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dimanche 8 juillet 2018

Dafné Kritharas

Dafné Kritharas : Djoyas de mar 
(2018 - Lior éditions) 
Paraissant surgie de nulle part, cette toute jeune chanteuse franco-grecque sort ici son tout premier disque et se place d'emblée, avec les talentueux musiciens qui l'entourent, parmi ceux qui auront compté plus que d'autres au court de cette année pourtant loin d'être achevée.
Si la voix de la jeune femme est tout simplement fabuleuse, (1) le groupe aux origines variées (2) n'est pas en reste et offre cette douzaine de joyaux dont j'éprouve le plus grand mal à m'extirper.
L'origine de l'album, sous-titré Chants grecs et judéo-espagnols de la mer Égée, vient de certaines similitudes que l'on peut percevoir dans les deux musiques que sont le rebetiko grec et la chanson juive-espagnole. Merveilleusement réinterprétées ici et exécutées avec une dextérité et une finesse rares.
Attention : disque aussi court (3) qu'exceptionnel. 

L'album : Djoyas de mar.

Musiciens :
Dafné Kritharas : chant
- Paul Barreyre : guitare, chant
- Camille el Bacha : piano
- Naghib Shanbehzadeh : percussions

(1) Digne des plus grandes sans pour autant avoir reçu de formation vocale formelle et ne sachant pas lire la musique. D'autres informations peuvent se lire dans cette très intéressante critique.
(2) Le guitariste est français, le pianiste a des origines libanaises et le percussionniste est iranien.
(3) Pas tout à fait 37 minutes, toutes absolument indispensables.

mardi 3 juillet 2018

Sarakina

Sarakina : Sarakina 
(2001 - Autoproduction) 
Avec ce premier album le groupe polonais Sarakina explore et s'amuse avec les traditions d'Europe de l'est.
Pouvant paraître « classique » au premier abord sa musique se révèle rapidement novatrice et impulsive, n'hésitant pas à s'éloigner notablement de son aire de jeu. La contrebasse, jouée « jazz » et mise très en avant, augmente cet effet de mélange, dynamise l'ensemble, donne un fil à suivre dans cette pluie de mélodies très travaillées et parfaitement exécutées par de grands virtuoses.
Trois ans après, arrive le second album, (1) encore plus maîtrisé si faire ce peut, explosant davantage les codes et laissant encore plus de champs à la créativité du groupe, aux arrangements somptueux ainsi qu'à une utilisation de la voix rarement rencontrée lorsqu'elle est soliste.
Le troisième album sort quatre ans plus tard (2) et, de manière surprenante, n'offre que des pièces de Chopin. (3) Sarakina dévoile ici toute l'ampleur de son talent de composition et d'interprétation. Peu à peu, musiques classique et traditionnelle deviennent autre, à part entière, unique.
Un groupe incontournable selon moi et qui mériterait d'être beaucoup plus connu qu'il ne l'est actuellement.
Je pense que l'on peut parler de « groupe d'avant-garde », pour ce que ça veut dire. (4)

Quelques exemples : (5) On the Road, Zaljubih mamo tri momi.


Musiciens et invités :
Jacek Grekow : accordéon, cornemuses, kaval
- Jan Mlejnek : clarinette, tambura
- Bartosz Mlejnek : contrebasse
- Bartosz Zwolski : percussions, Tarambuka, Tapan
- Weronika Grozdew : chant

(1) Junctions (2004).
(2) Fryderykata (2008).
(3J'étais inquiet pour celui-ci, maîtrisant fort mal mon Chopin et craignant de passer à côté de la chose. J'ai reconnu un seul morceau... Celui qui répond au doux nom de « Waltz in D flat major Op. 64 No. 1. ». Personne ne peut le louper. Suivront Dance of Fire (2012) et Sarakina Live in Studio (2017) que je ne connais pas encore à cette heure.
(4) Mon billet est fort imprécis, les curieux pourront lire des critiques dignes de ce nom sur le site-même du groupe.
(5) Live et illustrant d'autres albums puisque je ne trouve pas d'exemples de celui-ci...