Greg Egan : Radieux
Luminous (1998)
éd. Le Livre de Poche, 2011
trad. Sylvie Denis, Francis Lustman, Quarante-Deux et Francis Valéry, couv. Manchu
Une jungle génétiquement modifiée capable de se protéger de toute agression extérieure, y compris humaine, afin de servir les intérêts des barons de la drogue.
Un voyage sans retour au cœur d'un trou noir.
Un logiciel à même de remonter tout arbre généalogique sur des milliers de générations en traçant l'ADN.
Un premier contact extraterrestre grâce à de nouvelles mathématiques et un ordinateur de lumière.
La numérisation totale de la mémoire humaine.
Un virus mortel en passe de devenir une nouvelle religion, à moins que la religion elle-même ne soit le virus...
Radieux est le deuxième volume de l'intégrale raisonnée des nouvelles de Greg Egan.
Il consacre l'auteur australien comme l'écrivain de science-fiction le plus fascinant depuis Philip K. Dick.
Après Axiomatique, ce second recueil des nouvelles de l'auteur qui poursuit l'exposition de ses réflexions sur les avancées scientifiques et leurs impacts possibles sur l'homme et ses sociétés. (1)
Lire Egan, même si l'on se sent par moment distancé, (2) c'est en sortir plus vaste. (3)
Si je suis bien incapable de faire la distinction entre les connaissances scientifiques actuelles et les spéculations qui permettent à l'auteur de mettre en scène les histoires dont il nous régale, leur lecture n'en est pas moins enthousiasmante. Mon ignorance dans ces domaines scientifiques leur prodigue même un vernis de « réalisme » qui est loin d'être désagréable, bien que je regrette parfois que l'auteur ne précise pas la frontière entre le « vrai » et le « possible ». (4)
Si toutes les nouvelles sont irréfutablement d'une grande valeur, les goûts de chaque lecteur ne manqueront pas de leur attribuer des préférences. Ici, mes penchants vont sans conteste vers « L'Ève mitochondriale » et « Cocon » qui abordent respectivement les origines de l'espèce humaine et l'orientation sexuelle.
Fascinant.
Pour le moins.
(1) Le troisième volume étant déjà paru au Bélial', seuls les lecteurs en manque de finances attendant rageusement la parution en poche...
(2) Egan est diplômé de mathématiques et s'appuie souvent sur des concepts et un vocabulaire qui me sont totalement étrangers.
(3) Chaque nouvelle ouvre (ou alimente intelligemment) un sujet de réflexion qui ne se refermera que longtemps après la dernière page du recueil tournée.
(4) Comme le fait Charles Sheffield dans Les Chroniques de Mc Andrew, partant du juste principe suivant : « [...] ce n'est pas ce que nous ignorons qui cause des ennuis, c'est ce que nous savons et qui est inexact ».
« L'Ève mitochondriale » et « Cocon » sont également mes préférées !
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