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jeudi 11 juillet 2019

La Bibliothèque de Mount Char

Scott Hawkins : La Bibliothèque de Mount Char
The Library of Mount Char (2015)
éd. Gallimard, Folio SF, 2019
trad. Jean-Daniel Brèque, couv. Aurélien Police

Carolyn était une jeune Américaine comme les autres. Mais ça, c'était avant. Avant la mort de ses parents. Avant qu'un mystérieux personnage, Père, ne la prenne sous son aile avec d'autres orphelins. Depuis, Carolyn n'a pas eu tant d'occasions de sortir. Elle et sa fratrie d'adoption ont été élevées suivant les coutumes anciennes de Père. Ils ont étudié les livres de sa Bibliothèque et appris quelques-uns des secrets de sa puissance.
Mais Père a disparu et il n'y a maintenant plus personne pour protéger la Bibliothèque des féroces combattants qui cherchent à s'en emparer. Carolyn se prépare pour la bataille qui s'annonce. Le destin de l'univers est en jeu, mais Carolyn a un plan. Le seul problème, c'est qu'en le menant à bien, elle a oublié de préserver ce qui faisait d'elle un être humain.
Ce premier roman de Scott Hawkins, dès les premières phrases et sans ménagement, nous plonge dans un tourbillon de folie et de démesure. Ici, sauf erreur de ma part, les tenants et aboutissants des aventures des orphelins de Mount Char n'ont pas la moindre importance, seules l'action et les situations... WTF (1) en ont une.
Situations dantesques, « dérangeantes », (2) totale démesure, scènes d'une violence rare, galerie de personnages tous plus gravement allumés les uns que les autres, tout est mis en œuvre pour happer le lecteur du début à la fin. L'auteur prend soin néanmoins de lui ménager quelques moments de répit, glissant de nombreux passages explicatifs nécessaires à la compréhension de la mécanique d'un univers qui ne répond qu'à sa propre logique.
Le registre employé par Hawkins ne laisse pas le moindre doute sur ses intentions. Ici, l'horreur et la démesure sont déployées dans un unique but : susciter la fascination, la jubilation et, très souvent, l'hilarité tant les scènes sont ahurissantes. (3)
Si je suis bien incapable de reconnaître des références précises, ce roman a soulevé chez moi des sentiments identiques à ceux provoqués par d'autres œuvres. Comme d'autres lecteurs, j'ai pensé relativement rapidement à Alan Moore et Neil Gaiman. Cependant, les « ressemblances » avec des œuvres musclées comme Preacher, GoddessNemesis ou même Hard Boiled m'ont immédiatement frappé. (4)
Bref, ça se lit sans respirer, c'est aussi drôle que décoiffant et ça ordonne de suivre très attentivement ce qui sera publié à l'avenir de cet auteur assurément à surveiller.
Pour ceux qui se sentiraient trop « vieux » pour lire ce « genre de conneries » : rappelez-vous les moments de jubilation horrifiée que provoquent les mythologies du monde entier. Voilà, vous y êtes. Comment passer à côté de ce nouveau panthéon ?

(1) Pour avoir lu de nombreux autres avis, il semble que tout le monde soit d'accord pour qualifier tout cela de... WTF et c'est à mon sens le bon angle d'attaque.
(2) Pour autant, ça n'a pas semblé déranger grand monde...
(3) Parmi mes préférées : celles où apparaît le président des États-Unis (une fois à la télé, l'autre – brièvement – à la Maison Blanche). Irresistible à mon sens !
(4) En termes de démesure, je pense également aux films de Tarantino. Ou certains films d'horreur, je suppose (mais je n'aime pas me faire peur donc je ne connais rien à cette production).

dimanche 7 juillet 2019

Des larmes sous la pluie

Rosa Montero : Des larmes sous la pluie
Lágrimas en la lluvia (2011)
éd. Métailié, 2013
trad. Myriam Chirousse, couv. non créditée

États Unis de la Terre 2119, les réplicants meurent dans des crises de folie meurtrière tandis qu'une main anonyme corrige les Archives Centrales de la Terre pour réécrire l'histoire de l'humanité et la rendre manipulable. Bruna Husky, une réplicante guerrière, seule et inadaptée, décide de comprendre ce qui se passe et mène une enquête à la fois sur les meurtres et sur elle-même, sur le mémoriste qui a créé les souvenirs qu'elle porte en elle et qui la rapprochent des humains. Aux prises avec le compte à rebours de sa mort programmée, elle n'a d'alliés que marginaux ou aliens, les seuls encore capables de raison et de tendresse dans ce tourbillon répressif de vertige paranoïaque. Rosa Montero choisit un avenir lointain pour nous parler de ce qui fait notre humanité, notre mémoire et notre identité, la certitude de notre mort et de celle de ceux que nous aimons. Ses personnages sont des survivants qui s'accrochent à la morale politique, à l'éthique individuelle, à l'amitié et à l'amour. Elle construit pour nous un futur cohérent, une intrigue vertigineuse et prenante pour nous parler de notre mort et de l'usage que nous faisons du temps qui nous est imparti. Elle écrit avec passion et humour, les outils essentiels pour comprendre le monde.
Le titre lui-même reprenant les mots de l'un des personnages d'une œuvre existante, Blade Runner, Des larmes sous la pluie (1) s'affiche comme un vibrant hommage à cette dernière et aux nombreuses réflexions qu'elle a suscité. 
Cependant, si son roman utilise l'univers et les figures créés par Dick, Rosa Montero s'emploie à le creuser, le détailler, l'étendre et l'inscrire dans un monde très proche du nôtre pour ne pas dire identique, imbriquant réalité et fiction, s'interrogeant sur la réalité des choses et multipliant les réflexions politiques et sociales.
Cette fois, c'est le point de vue d'une réplicante qui nous est donné, précisément celui de Bruna dont l'éditeur nous dit qu'elle est le « personnage le plus proche et le plus intime » de l'autrice, ce qui saute aux yeux à la lecture de ce premier tome.
Avec force détails, avec beaucoup d'humour et une très grande sensibilité, Rosa Montero se penche sur les conditions respectives des humains et des réplicants et pose un regard lucide sur l'univers injuste dans lequel tous se débattent du mieux qu'ils peuvent.
L'autrice a écrit deux suites aux aventures de Bruna, Le Poids du cœur et Le Temps de la haine. (2)

(1) Pour ceux qui ne connaissent pas s'il en reste, il s'agit des derniers mots prononcés par le réplicant traqué par le Blade Runner Rick Deckard, à la fin du film : « J'ai vu tant de choses que vous, humains, ne pourriez pas croire. De grands navires en feu surgissant de l'épaule d'Orion. J'ai vu des rayons fabuleux, des rayons c briller dans l'ombre de la porte de Tannhäuser. Tous ces moments se perdront dans l'oubli comme des larmes sous la pluie. Il est temps de mourir. »
(2) Ce dernier ne devant sortir qu'à la rentrée en France.

mardi 2 juillet 2019

Newen Afrobeat

Newen Afrobeat : Curiche
(2019 - Autoproduction)
Second album (1) de ce groupe chilien (le premier dans ce coin à se pencher sur le style créé par Fela Kuti !), Curiche nous donne à entendre la même énergie, la même envie de bouger et le même émerveillement qu'à l'écoute des disques précédents.
Abordant le style à travers leur culture et dans un esprit résolument rock et endiablé, il est pratiquement impossible de ne pas se remuer dès les premières mesures.
Assez souvent mises en avant, les guitares martèlent leurs rythmes et s'envolent parfois dans des solos dont n'aurait pas à rougir Santana.
Tout est vraiment très bon dans ces disques.
Mais ne loupez pas certaines vidéos prises en concert, elles sont simplement fabuleuses. (2)

Les albums

Musiciens et invités :
- Francisca Riquelme : chant, chœurs, shekere
- Francisca Castro : chœurs, shekere
- Macarena Rozic : chœurs, shekere
- Roberto Gevert : batterie
- Tomas Pavez : kpanlogo, shekeres, claves
- Alejandro Orellana : congas, bongos
- Alvaro Quintas : basse
- Sebastian Crooker : guitare
- Martin Concha : guitare
- Mauricio Sanchez : trompette
- Klaus Brantmayer : saxophone alto
- Marcelo Morales : saxophone ténor
- Aldo Gomez : saxophone baryton
- Diego Alarcon : flûte traversière (3)
- Enrique Camhi : trompette
- Oghene Kologbo : guitare, chant (3)

(1) Le premier, sobrement intitulé Newen Afrobeat (2014), et un deux titres aussi inévitable qu'indispensable, Newen Plays Fela (2017), où l'on peut entendre Seun Kuti au chant et Cheick Tidiane Seck au clavier.
(2) Je pense à celle-ci (fait chaud)... ou celle-ci (fait chaud !). Mais il y en a plein d'autres.
(3) D'après ce que j'entends mais je peux me tromper.