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samedi 3 juillet 2021

La Familia grande

Camille Kouchner : La Familia grande
éd. du Seuil, 2021

« Souviens-toi, maman : nous étions tes enfants. » C. K.
C'est l'histoire d'une grande famille qui aime débattre, rire et danser, qui aime le soleil et l'été. C'est le récit incandescent d'une femme qui ose enfin raconter ce qui a longtemps fait taire la familia grande.
Camille Kouchner, 45 ans, est maître de conférences en droit. La Familia grande est son premier livre.
Suite à l'indication de Biancarelli dans les commentaires de mon billet sur le livre de Vanessa Springora, j'ai finalement trouvé le courage de lire celui de Camille Kouchner. S'ils méritent en effet d'être mentionnés ensemble, ils sont tous deux très différents. Ce qui, à bien y réfléchir, ne fait que conforter l'idée de les lires tous les deux.
Si les deux ont fait couler beaucoup d'encre et fait parler beaucoup de personnes, des plus informées à celles qui ont soigneusement évité de se renseigner un minimum avant de pérorer, il semble qu'ils ont été tout aussi mal lus l'un que l'autre, tout(e)s les commentatrices et commentateurs (ou peu s'en faut) s'employant à mettre en avant les sujets dont elles et ils voulaient discuter plutôt que ceux qu'abordent ces livres. Les réduisant souvent à des textes ne traitant que d'une « affaire », d'une dénonciation, elles et ils ont tout aussi souvent évité de se pencher le sujet primordial qui me paraît commun aux deux ouvrages : l'éducation. Publique comme privée (donc familiale). Et la nécessité de la modifier en profondeur si on veut seulement espérer que ça change un jour.
De la même manière que Le Consentement (1), La Familia grande ne se réduit pas à un cas ou une « affaire » mais s'emploie à décrire l'univers que des personnes adultes font subir aux enfants sans s'interroger une seconde sur les attentes de ces derniers, les éduquant selon leur seule conception adulte du monde, elle-même imprégnée par leurs propres peurs, désirs, doutes, certitudes, psychoses, croyances ou autres terreurs mal digérées... (2) Inconsciemment ou par conviction, elles ne font que les transmettre sans tenir compte de celles et ceux qui reçoivent tout cela sans rien y comprendre... ou seulement bien plus tard. Trop tard ?
Le sujet est d'une complexité rare. Mais après lecture de tels ouvrages comme avant, je conserve la même impression que j'avais quand j'étais pitchoune : franchement, les adultes font n'importe quoi avec leurs mômes et le milieu social n'a pas grand chose à y voir.
« Nous étions si petits et vous nous paraissiez si grands, si importants, si essentiels », écrit Camille Kouchner. À quel moment l'âge rend-t-il « les grands » assez cons pour qu'ils oublient le regard qu'ils posaient eux-mêmes, enfants, sur les adultes et, « cerise sur le gâteau », leur reprochent ce regard qui leur renvoie ce qu'ils sont incapables d'assumer ? Ça parait tellement impossible, absurde...
Merci madame d'avoir eu l'immense courage de hurler ce que vous aviez à dire. Aussi éprouvant que ça puisse être à lire. J'ai le sentiment qu'il en faudra des centaines d'autres (au moins) comme vous avant qu'on ose réellement aborder le cœur du sujet. Si pour autant ça arrive un jour... J'ai l'impression que rien n'est moins sûr que ça. (3)

(1) Qui m'avait frappé par le ton calme employé par son autrice. La Familia grande m'a semblé user d'un ton beaucoup plus intime, à fleur de peau. Calme, le livre de Camille Kouchner est loin de l'être et il dévoile sans filtre ou presque les énormes incompréhensions d'une petite fille, même si cette dernière a attendu plus de trente ans avant de l'ouvrir, dans l'espoir d'être entendue et surtout comprise. Au risque de me tromper, à entendre et lire les commentaires sur cet ouvrage, c'est loupé sur ces deux plans. (Caramba, encore raté !) Reste à espérer qu'il communiquera l'envie à d'autres personnes de s'exprimer, quelle que soit la forme de cette expression. Et que cela sera discuté pour les idées plutôt que pour les « qualités », pour ce qui est réellement exprimé plutôt que pour ce que chacun(e) voudra bien en déduire.
(2) En gros : tout ce qui fait l'être humain, pour ce que ça veut dire. Je vous laisse compléter la liste.
(3) Flippant, hein ? Bienvenue dans mon monde...