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vendredi 3 septembre 2021

Znous

Znous : Znousland 1
(2019 - Anti-Ta7na Records)
S'il est difficile de trouver des articles en français au sujet de ce groupe de metal tunisien, (1) Znous fait bel et bien partie de cette espèce musicale et, avec ce premier disque, (2) se place d'emblée parmi les meilleurs de la scène mondiale.
Les amateurs avertis et habitués aux sonorités hardcore ou punk ne seront pas dépaysés ici et retrouveront toute l'énergie et la puissance des groupes qu'ils apprécient déjà. Ce qui est notable, c'est que Znous, dès le premier titre, fait preuve d'un savoir-faire et d'un talent visiblement né d'une longue pratique et d'une écoute attentive de ce qui s'était fait avant.
En effet, Znous n'aurait nullement à rougir s'il se produisait sur les scènes metal du monde entier, aux côtés d'autres groupes comme Sepultura, (3) Gojira ou même Ministry. Énergie et puissance, donc.
Et la Tunisie, dans tout ça, me direz-vous ? Elle est présente dans les textes puisque le trio s'exprime exclusivement dans sa langue natale (4) mais aussi dans certains rythmes et sonorités. Discrète sans être anecdotique, cette caractéristique est peut-être ce qui a attiré mon attention dans l'immense production du genre qui me laisse bien souvent apathique.
Outre la musique, c'est dans son propos que le groupe est également intéressant. Le nom du groupe signifie « espèce » en argot tunisien, un mot souvent utilisé comme une insulte envers les personnes qui s'écartent de la norme. Et, comme il le présente lui-même : « ses textes abordent des sujets sociaux et politiques et sont influencés par les injustices sociales et politiques dans la Tunisie post-révolutionnaire. »
J'attends donc fébrilement le 15 de ce mois pour la troisième visite en Znousland et guetterai attentivement les visites suivantes.
Merci les gars !
\o/

L'album : Znousland 1.

Musiciens :
- Hamma : guitares, sintir, chant
- Halima : basse, chant
- Jabeur : batterie, percussions

(1) À vrai dire, je n'en ai pas trouvé un seul, ce qui n'indique peut-être que mon incompétence. Cependant, on peut trouver une revue de presse sur le site du groupe et, le moins que l'on puisse dire, c'est qu'elle est aussi enthousiaste que moi. En outre, elle est beaucoup plus riche en informations que ne l'est mon billet. Pour les nuls en langues diverses (comme je), le robot traducteur DeepL peut être d'un grand secours (c'est tout du moins le cas pour l'anglais et l'espagnol).
(2) Un second disque, sobrement intitulé Znousland 2, existe depuis 2020 et un troisième est sur le point de sortir dans quelques jours (Znousland 3, le 15 septembre 2021 donc, mais la précommande est dors et déjà ouverte).
(3) Référence assumée puisque nous trouvons une reprise bienvenue de « Refuse Resist » en clôture du premier album.
(4) Une bonne partie des textes sont lisibles en tunisien sur le site du groupe et proposent une traduction en anglais (DeepL pouvant faire le reste du boulot pour les handicapés du langage comme moi).

samedi 3 juillet 2021

La Familia grande

Camille Kouchner : La Familia grande
éd. du Seuil, 2021

« Souviens-toi, maman : nous étions tes enfants. » C. K.
C'est l'histoire d'une grande famille qui aime débattre, rire et danser, qui aime le soleil et l'été. C'est le récit incandescent d'une femme qui ose enfin raconter ce qui a longtemps fait taire la familia grande.
Camille Kouchner, 45 ans, est maître de conférences en droit. La Familia grande est son premier livre.
Suite à l'indication de Biancarelli dans les commentaires de mon billet sur le livre de Vanessa Springora, j'ai finalement trouvé le courage de lire celui de Camille Kouchner. S'ils méritent en effet d'être mentionnés ensemble, ils sont tous deux très différents. Ce qui, à bien y réfléchir, ne fait que conforter l'idée de les lires tous les deux.
Si les deux ont fait couler beaucoup d'encre et fait parler beaucoup de personnes, des plus informées à celles qui ont soigneusement évité de se renseigner un minimum avant de pérorer, il semble qu'ils ont été tout aussi mal lus l'un que l'autre, tout(e)s les commentatrices et commentateurs (ou peu s'en faut) s'employant à mettre en avant les sujets dont elles et ils voulaient discuter plutôt que ceux qu'abordent ces livres. Les réduisant souvent à des textes ne traitant que d'une « affaire », d'une dénonciation, elles et ils ont tout aussi souvent évité de se pencher le sujet primordial qui me paraît commun aux deux ouvrages : l'éducation. Publique comme privée (donc familiale). Et la nécessité de la modifier en profondeur si on veut seulement espérer que ça change un jour.
De la même manière que Le Consentement (1), La Familia grande ne se réduit pas à un cas ou une « affaire » mais s'emploie à décrire l'univers que des personnes adultes font subir aux enfants sans s'interroger une seconde sur les attentes de ces derniers, les éduquant selon leur seule conception adulte du monde, elle-même imprégnée par leurs propres peurs, désirs, doutes, certitudes, psychoses, croyances ou autres terreurs mal digérées... (2) Inconsciemment ou par conviction, elles ne font que les transmettre sans tenir compte de celles et ceux qui reçoivent tout cela sans rien y comprendre... ou seulement bien plus tard. Trop tard ?
Le sujet est d'une complexité rare. Mais après lecture de tels ouvrages comme avant, je conserve la même impression que j'avais quand j'étais pitchoune : franchement, les adultes font n'importe quoi avec leurs mômes et le milieu social n'a pas grand chose à y voir.
« Nous étions si petits et vous nous paraissiez si grands, si importants, si essentiels », écrit Camille Kouchner. À quel moment l'âge rend-t-il « les grands » assez cons pour qu'ils oublient le regard qu'ils posaient eux-mêmes, enfants, sur les adultes et, « cerise sur le gâteau », leur reprochent ce regard qui leur renvoie ce qu'ils sont incapables d'assumer ? Ça parait tellement impossible, absurde...
Merci madame d'avoir eu l'immense courage de hurler ce que vous aviez à dire. Aussi éprouvant que ça puisse être à lire. J'ai le sentiment qu'il en faudra des centaines d'autres (au moins) comme vous avant qu'on ose réellement aborder le cœur du sujet. Si pour autant ça arrive un jour... J'ai l'impression que rien n'est moins sûr que ça. (3)

(1) Qui m'avait frappé par le ton calme employé par son autrice. La Familia grande m'a semblé user d'un ton beaucoup plus intime, à fleur de peau. Calme, le livre de Camille Kouchner est loin de l'être et il dévoile sans filtre ou presque les énormes incompréhensions d'une petite fille, même si cette dernière a attendu plus de trente ans avant de l'ouvrir, dans l'espoir d'être entendue et surtout comprise. Au risque de me tromper, à entendre et lire les commentaires sur cet ouvrage, c'est loupé sur ces deux plans. (Caramba, encore raté !) Reste à espérer qu'il communiquera l'envie à d'autres personnes de s'exprimer, quelle que soit la forme de cette expression. Et que cela sera discuté pour les idées plutôt que pour les « qualités », pour ce qui est réellement exprimé plutôt que pour ce que chacun(e) voudra bien en déduire.
(2) En gros : tout ce qui fait l'être humain, pour ce que ça veut dire. Je vous laisse compléter la liste.
(3) Flippant, hein ? Bienvenue dans mon monde...

mardi 29 juin 2021

Dafné Kritharas

Dafné Kritharas : Varka
(2021 - Lior éditions)
Enfin !!!
Trois ans après le coup d'envoi aussi court que magistral qu'était Djoyas de mar, Dafné Kritharas et les admirables musiciens qui l'entourent nous reviennent avec ce non moins somptueux VarkaToujours férue de métissages diverses, la bande nous propose un parcours « de Rome à Tanger » en s'offrant quelques détours par la Grèce, la Turquie ou les Balkans. Ici, la magie et la poésie restent inchangées et nous font retrouver l’impressionnante force et la virtuosité du premier disque. Cependant, quelques modifications ont été effectuées au sein du groupe... donc de sa musique. En effet, le quatuor est devenu quintet. Et si le fébrile Naghib Shanbehzadeh n'est plus l'un des piliers du groupe (1), d'autres musiciens rejoignent ce dernier, apportant une contrebasse et une batterie qui, sans détourner les ambiances auxquelles on nous avait habitués, donnent une puissance nouvelle à son identité sonore. Nouveauté également : « une subtile note électro » (2) qui ne dénature en rien les intentions affirmées du groupe mais assoit des rythmiques puissantes.
Plongeant dans ces musiques aux influences nombreuses avec un délice visible et une joie qu'elle sait communiquer à son public, Dafné Kritharas nous enchante et nous émeut, comme à son habitude.
Curieusement, ces différences m'ont parues beaucoup plus fortes en concert. (3)
Reste à savoir combien de temps il faudra patienter pour entendre la suite et quelles orientations musicales et chemins choisiront d'emprunter tous ces musiciens.
De manière certaine, je pense que ce sera tout aussi fascinant.

L'album : Varka.

Musiciens et invités :
- Dafné Kritharas : chant
- Paul Barreyre : guitare, chant
- Camille el Bacha : piano, claviers
- Matthias Courbaud : contrebasse
- Milàn Tabak : batterie
- Naghib Shanbehzadeh : percussions
- Saddam Novruzbayov : clarinette,
zurna
- Ruşan Filiztek : saz
- Yulian Malaj : chant

(1) Mais reste bien présent au sein du groupe (joie !), sur le disque comme en concert.
(2) Description que je pompe sans remord ici tant elle est adaptée (merci !)
(3) Celui d'hier, lundi 28 juin, aux Abbesses. C'était de la balle ! Par moments, je me disais « c'est pas possible, ils vont basculer dans le jazz-rock ! » Il m'a même semblé surprendre des sourires complices au sein de la section rythmique lors de ces passages. Mais je peux me tromper, je n'étais pas idéalement placé. Ce sera peut-être différent lors du concert de l'Alhambra en octobre prochain (j'ai déjà mon billet !).

mercredi 23 juin 2021

Guide des métiers pour les petites filles

Catherine Dufour :
Guide des métiers pour les petites filles
qui ne veulent pas finir princesses
(2015)
éd. Fayard, couv. Studio LGF, 2020

Noël dernier. Je feuillette le catalogue « jouets » d'un grand magasin.
Sur fond bleu : des autos, des motos et des bateaux. Sur fond rose : des poupées, une Barbie fait le ménage et dix Barbie princesse. Materner, c'est bien ; faire le ménage, c'est nécessaire, et s'habiller comme une princesse peut être agréable, mais ce ne sont pas les seules façons, pour une fille, de gagner sa vie.
Ce guide rassemble une cinquantaine de professions vues comme masculines : physicienne, agent secret, chef d'orchestre, femme d'affaires, surfeuse, etc.
Chaque fiche-métier présente à la fois le portrait d'une pionnière et celui d'une femme d'aujourd'hui, et donne des indications pratiques comme les études conseillées, le salaire en début de carrière ou l'espérance de vie... Un livre décalé et enthousiasmant à mettre entre toutes les mains !
Si Catherine Dufour nous avait habitués à des romans de Fantasy drolatiques, de SF plus rugueux et de Fantastique mordant, elle n'a jamais été avare de commentaires personnels sur la société, la vie, l'univers et le reste. Ici, alors qu'elle est « libérée » d'une histoire à conter, elle peut se permettre de leur lâcher la bride, ce qu'elle m'a paru faire avec un plaisir évident. (1)
En une cinquantaine de fiches-métier, donc, l'autrice entreprend de décrire iceux en s'appuyant sur des portraits de femmes qui se sont elles-mêmes interrogées sur la nécessité douteuse d'obéir à l'injonction forte (2) d'endosser des rôles « correspondants à leur condition ». Certaines des femmes choisies sont d'une telle envergure que la contrainte de longueur par portrait n'a pu tenir. Personnellement, même pour les plus larges, j'ai presque trouvé cela trop court à chaque fois.
Cependant, aussi court et percutant soit-il, ce guide offre également profusion d'adresses utiles et de liens internet pour celles et ceux qui désireraient en apprendre davantage, que ce soit sur les métiers eux-mêmes, sur les femmes présentées, ainsi que sur tout un tas de sujets tous aussi intéressants les uns que les autres. (3)
La verve, le ton inimitablement drôle de l'autrice et sa manière de nommer les choses par leur nom afin de secouer énergiquement les personnes qui la lisent dans l'espoir de les réveiller, rendent la lecture de ce guide indispensable, y compris pour celles et ceux qui se sont déjà informé(e)s des sujets abordés et des femmes présentées.
Bizarrement, même si je sur-kiffe l'hilarant et redoutablement efficace titre de l'ouvrage, je pense que le « pour les petites filles » fera se détourner bon nombre de lecteurs qui devraient plus que d'autres le lire. Pour ma part, ça me démange assez souvent de l'offrir à certains spécimens que je croise, rien que pour imaginer la tête qu'ils tireraient en le lisant, comme je le fais déjà pour d'autres ouvrages comme celui-ci ou celui-là.
Ils ne sont pas plus lus, ces livres. (4) Et ça me coûte une « fortune ». Mais bon... On a la militance qu'on peut...

(1) Au risque de me tromper, il m'a semblé l'entendre glousser à la lecture de certains passages.
(2) Sinon catastrophiquement brutale pour certaines, nombreuses, d'entre elles.
(3) Nous en apprenons d'ailleurs pas mal sur les goûts personnels de Catherine Dufour, ne serait-ce qu'en matière artistique, au détour d'une peinture, d'une photo, d'une musique...
(4) Souvent redirigés (parfois dans mon dos, parfois non) entre des mains plus féminines, là où ils seront plus à-mêmes d'être compris, je suppose... Caramba ! Encore raté !