Children of Time (2015)
éd. Denoël, Lunes d'Encre, 2018
éd. Denoël, Lunes d'Encre, 2018
trad. Henry-Luc Planchat, couv. Gaelle Marco
La Terre est au plus mal... Ses derniers habitants n'ont plus qu'un seul espoir : coloniser le « Monde de Kern », une planète lointaine, spécialement terraformée pour l'espèce humaine. Mais sur ce « monde vert » paradisiaque, tout ne s'est pas déroulé comme les scientifiques s'y attendaient. Une autre espèce que celle qui était prévue, aidée par un nanovirus, s'est parfaitement adaptée à ce nouvel environnement et elle n'a pas du tout l'intention de laisser sa place. Le choc de deux civilisations aussi différentes que possible semble inévitable. Qui seront donc les héritiers de l'ancienne Terre ? Qui sortira vainqueur du piège tendu par la toile du temps ?
Premier roman de l'auteur paru en France, Dans la toile du temps s'inscrit dans la lignée du cycle de L'Élévation de David Brin. Il nous fait découvrir l'évolution d'une civilisation radicalement autre et sa confrontation inévitable avec l'espèce humaine. Le roman a reçu le prix Arthur C. Clarke en 2016.
Premier roman de l'auteur paru en France, Dans la toile du temps s'inscrit dans la lignée du cycle de L'Élévation de David Brin. Il nous fait découvrir l'évolution d'une civilisation radicalement autre et sa confrontation inévitable avec l'espèce humaine. Le roman a reçu le prix Arthur C. Clarke en 2016.
Somptueux planet opera, (1) ce premier roman d'Adrian Tchaikovsky démontre avec brio la grande connaissance du genre que possède son auteur, ainsi que sa capacité à s'emparer de thèmes déjà traités par d'illustres prédécesseurs (2) pour les mettre au service de son histoire.
Loin d'être une resucée d'histoires mainte fois lues, le roman d'Adrian Tchaikovsky intègre ses propres idées et passions, intercale avec art les deux formes de vie qui l'intéressent ici. D'un côté, les maigres restes d'une humanité exsangue et acculée à quémander sa survie, de l'autre, une civilisation naissante et artificiellement accélérée. (3)
Trompeuse, la présentation de l'éditeur pourrait faire croire à une confrontation entre deux formes de vie pour leur propre existence. Mais c'est de difficulté à se comprendre dont nous parle ici l'auteur, de tout l'intérêt qu'il peut y avoir à tenter de saisir ce qu'est l'Autre, de l'intégrer à son mode de vie en modifiant le sien propre de manière conséquente sinon radicale, afin que cela soit possible. Si choc il y a, il est culturel avant tout.
Entre autres thèmes dont se sert l'auteur, celui de la croyance religieuse est très présent, une comparaison intéressante étant faite de deux conceptions opposées de celle-ci.
La toute fin du roman indique que la réflexion est loin d'être entièrement contenue dans celui-ci, pourtant déjà très riche, extrêmement dense et d'une minutie captivante. Comme un second roman d'Adrian Tchaikovsky semble prévu l'année prochaine, j'aime à espérer qu'il prolongera aussi brillamment les pistes empruntées par celui-ci.
Pour ceux qui n'oseraient pas saisir ce livre par crainte de la forme de vie non-humaine choisie par l'auteur, ne vous arrêtez pas à cela. Il s'agit simplement d'une forme de vie... différente. Et aucune des images que vous pourriez craindre ne viendra vous faire frissonner d'horreur. Bien au contraire !
Et puis... comment ne pas encenser un livre dans lequel je trouve pour la première fois de ma vie une définition de la femelle idéale qui me convient ? (4)
(1) Voir ce qu'en dit la page Wikipédia consacrée à cette branche de la SF.
(2) Le vibrant hommage rendu à David Brin, outre son signalement par la quatrième de couverture, est clairement revendiqué par l'auteur dès la première ligne de son roman. Ce dernier, de loin en loin, ne pouvant que rappeler les incursions d'autres auteurs dans les nombreuses thématiques qu'il présente.
(3) Visiblement, ce n'est pas l'humanité qui intéresse le plus Adrian Tchaikovsky, ce qui semble lui être systématiquement reproché par les lecteurs dont j'ai pu lire les avis mais qui ne m'a absolument jamais dérangé, certaines scènes côté humain étant en outre très drôles dans leur description.
(4) Page 358, vers le bas. « Pour Fabian, la femelle idéale possède trois qualités : [...] ». Vous ne pensiez tout de même pas sérieusement que j'allais vous la livrer ici ?
Loin d'être une resucée d'histoires mainte fois lues, le roman d'Adrian Tchaikovsky intègre ses propres idées et passions, intercale avec art les deux formes de vie qui l'intéressent ici. D'un côté, les maigres restes d'une humanité exsangue et acculée à quémander sa survie, de l'autre, une civilisation naissante et artificiellement accélérée. (3)
Trompeuse, la présentation de l'éditeur pourrait faire croire à une confrontation entre deux formes de vie pour leur propre existence. Mais c'est de difficulté à se comprendre dont nous parle ici l'auteur, de tout l'intérêt qu'il peut y avoir à tenter de saisir ce qu'est l'Autre, de l'intégrer à son mode de vie en modifiant le sien propre de manière conséquente sinon radicale, afin que cela soit possible. Si choc il y a, il est culturel avant tout.
Entre autres thèmes dont se sert l'auteur, celui de la croyance religieuse est très présent, une comparaison intéressante étant faite de deux conceptions opposées de celle-ci.
La toute fin du roman indique que la réflexion est loin d'être entièrement contenue dans celui-ci, pourtant déjà très riche, extrêmement dense et d'une minutie captivante. Comme un second roman d'Adrian Tchaikovsky semble prévu l'année prochaine, j'aime à espérer qu'il prolongera aussi brillamment les pistes empruntées par celui-ci.
Pour ceux qui n'oseraient pas saisir ce livre par crainte de la forme de vie non-humaine choisie par l'auteur, ne vous arrêtez pas à cela. Il s'agit simplement d'une forme de vie... différente. Et aucune des images que vous pourriez craindre ne viendra vous faire frissonner d'horreur. Bien au contraire !
Et puis... comment ne pas encenser un livre dans lequel je trouve pour la première fois de ma vie une définition de la femelle idéale qui me convient ? (4)
(1) Voir ce qu'en dit la page Wikipédia consacrée à cette branche de la SF.
(2) Le vibrant hommage rendu à David Brin, outre son signalement par la quatrième de couverture, est clairement revendiqué par l'auteur dès la première ligne de son roman. Ce dernier, de loin en loin, ne pouvant que rappeler les incursions d'autres auteurs dans les nombreuses thématiques qu'il présente.
(3) Visiblement, ce n'est pas l'humanité qui intéresse le plus Adrian Tchaikovsky, ce qui semble lui être systématiquement reproché par les lecteurs dont j'ai pu lire les avis mais qui ne m'a absolument jamais dérangé, certaines scènes côté humain étant en outre très drôles dans leur description.
(4) Page 358, vers le bas. « Pour Fabian, la femelle idéale possède trois qualités : [...] ». Vous ne pensiez tout de même pas sérieusement que j'allais vous la livrer ici ?
C'est en effet un roman magistral, parfaitement contenu dans son temps fictionnel mais dont l'univers est fascinant au point qu'il appelle des suites.
RépondreSupprimerJe pense que même les arachnophobes gagneraient à lire ce livre...
Il se trouve que j'ai lourdement insisté auprès d'un (très) arachnophobe pour qu'il le lise.
SupprimerIl le lit. Mais très lentement. Ou bien il a décidé de ne pas me le rendre, tant il a aimé, parce que je ne vois pas le bouquin revenir...