(2021 - Lior éditions)
Enfin !!!
Trois ans après le coup d'envoi aussi court que magistral qu'était Djoyas de mar, Dafné Kritharas et les admirables musiciens qui l'entourent nous reviennent avec ce non moins somptueux Varka. Toujours férue de métissages diverses, la bande nous propose un parcours « de Rome à Tanger » en s'offrant quelques détours par la Grèce, la Turquie ou les Balkans. Ici, la magie et la poésie restent inchangées et nous font retrouver l’impressionnante force et la virtuosité du premier disque. Cependant, quelques modifications ont été effectuées au sein du groupe... donc de sa musique. En effet, le quatuor est devenu quintet. Et si le fébrile Naghib Shanbehzadeh n'est plus l'un des piliers du groupe (1), d'autres musiciens rejoignent ce dernier, apportant une contrebasse et une batterie qui, sans détourner les ambiances auxquelles on nous avait habitués, donnent une puissance nouvelle à son identité sonore. Nouveauté également : « une subtile note électro » (2) qui ne dénature en rien les intentions affirmées du groupe mais assoit des rythmiques puissantes.
Plongeant dans ces musiques aux influences nombreuses avec un délice visible et une joie qu'elle sait communiquer à son public, Dafné Kritharas nous enchante et nous émeut, comme à son habitude.
Curieusement, ces différences m'ont parues beaucoup plus fortes en concert. (3)
Reste à savoir combien de temps il faudra patienter pour entendre la suite et quelles orientations musicales et chemins choisiront d'emprunter tous ces musiciens.
De manière certaine, je pense que ce sera tout aussi fascinant.
L'album : Varka.
Musiciens et invités :
- Dafné Kritharas : chant
- Paul Barreyre : guitare, chant
- Camille el Bacha : piano, claviers
- Camille el Bacha : piano, claviers
- Matthias Courbaud : contrebasse
- Milàn Tabak : batterie
- Naghib Shanbehzadeh : percussions
- Saddam Novruzbayov : clarinette, zurna
- Ruşan Filiztek : saz- Naghib Shanbehzadeh : percussions
- Saddam Novruzbayov : clarinette, zurna
- Yulian Malaj : chant
(1) Mais reste bien présent au sein du groupe (joie !), sur le disque comme en concert.
(2) Description que je pompe sans remord ici tant elle est adaptée (merci !)
(3) Celui d'hier, lundi 28 juin, aux Abbesses. C'était de la balle ! Par moments, je me disais « c'est pas possible, ils vont basculer dans le jazz-rock ! » Il m'a même semblé surprendre des sourires complices au sein de la section rythmique lors de ces passages. Mais je peux me tromper, je n'étais pas idéalement placé. Ce sera peut-être différent lors du concert de l'Alhambra en octobre prochain (j'ai déjà mon billet !).
Merci pour cette découverte et le renvoi à cette analyse très pointue des différents instruments orientaux.
RépondreSupprimerEn Géorgie j’avais suivi un groupe corse :A Filetta.Un de leur album”Sî di me”est pas mal. On retrouve ces sonorités du bassin méditerranéen si envoûtantes.
L’Alhambra c’est bien celui de la Cité Phocéenne ?
Heureux d'avoir fait découvrir.
SupprimerEt merci pour le conseil d'écoute. Je ne connais absolument pas A Filetta et je vais tâcher de remédier à cette lacune.
Pour l'Alhambra, non, il s'agit de la salle parisienne. Mais le groupe a repris les concerts et les dates vont tomber, tout du moins, je le souhaite vivement. À surveiller de près, donc.
De rien. C’est moi.
RépondreSupprimerOn espère tous un retour à la normale enfin. Je vais guetter une tournée éventuelle de cette chanteuse.