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lundi 3 février 2020

Le Consentement

Vanessa Springora : Le Consentement
éd. Grasset, 2020

« Depuis tant d'années, je tourne en rond dans ma cage, mes rêves sont peuplés de meurtre et de vengeance. Jusqu'au jour où la solution se présente enfin, là, sous mes yeux, comme une évidence : prendre le chasseur à son propre piège, l'enfermer dans un livre. »
Séduite à l'âge de quatorze ans par un célèbre écrivain quinquagénaire, Vanessa Springora dépeint, trois décennies plus tard, l'emprise que cet homme a exercé sur elle et la trace durable de cette relation tout au long de sa vie de femme. Au-delà de son histoire intime, elle questionne dans ce récit magnifique les dérives d'une époque et la complaisance d'un milieu littéraire aveuglé par le talent et la notoriété.
Ce livre a déjà fait couler beaucoup d'encre. Dans l'ensemble, à ma grande surprise, une encre plutôt bienveillante, voire reconnaissante. Mais les craintes exprimées par l'autrice en fin d'ouvrage quant à la réception de son récit n'ont pas manqué de surgir malgré tout.
En effet, au-delà du sujet du récit, il n'est pas rare de lire et entendre qu'il ne s'agit-là que d'une opération commerciale opportuniste et uniquement motivée par le gain d'argent, d'un livre dénué de tout talent littéraire. (1) Par des personnes qui, en commentant de la sorte, (2) n'ont à mes yeux démontré que deux choses : l'ampleur de leur manque d'empathie et leur absence totale de réflexion.
À mon sens cet ouvrage est tout aussi nécessaire que celui-ci. Peut-être même qu'ils se complètent, beaucoup de passages m'ayant renvoyé aux réflexions que suggérait l'autre.
Aussi clair que court, le récit de Vanessa Springora revient sur cette période durant laquelle G. a profité de sa célébrité, de ses talents d'écrivain (3) et de tout l'impact que possède un homme de cinquante ans sur l'esprit d'un enfant de quatorze ans ou moins pour lui imposer ses volontés. L'autrice aligne les souvenirs, sur un ton qui m'a toujours semblé authentique. Et si certaines images sont un peu crues, j'ai été étonné par cette écriture toute de calme, de pudeur, sur un sujet qui ne s'y prêtait guère, ce récit cherchant à hurler sa colère à la face d'un monde absurdement sourd jusque-là.
Sourd, à mon grand désarroi, j'ai l'impression qu'il va le rester, même si j'espère que cette première voix poussera d'autres à se faire entendre. Pour dire. À une époque où de plus en plus de monde ne se prive plus de le faire, pour le pire comme pour le meilleur.
À mon sens, les interrogations de Vanessa Springora sont tout aussi légitimes que sa colère.
Et il m'a semblé que ce livre dépassait les « simples » cadres des milieux artistiques, du consentement sexuel et de la douleur que peut provoquer un être humain imposant ses envies à un autre, qui plus est si le second est très jeune. Il me semble constater chaque jour que les humains ne cessent d'agir comme ça, partout. (4)
En permanence. Parce qu'on a toujours fait comme ça. Au mieux parce qu'on a tous plus ou moins besoin d'être reconnus, au pire pour exercer une emprise sur nos congénères. Du plus brillant des artistes au dernier des incapables se trouvant désigné à la tête d'un groupe, dans toutes les couches de la population.
Pourtant, j'ai l'impression que, comme dans énormément de domaines, on ne cherche pas de solutions aux problèmes, on tente simplement de s'en protéger. (5)
Bon... Je pourrais parler de tout ça pendant des heures mais là, tout seul, c'est chiant.
Me reste à remercier cette dame de grand courage ainsi que la personne tout aussi hautement respectable qui a su la persuader de publier son récit.

(1) Sur cette question précise, outre le fait que je suis incapable d'analyser un « talent littéraire » (ce n'est pas mon métier), je trouve un peu gonflé de reprocher à un texte de ne pas être beau alors qu'il ne souhaitait qu'être franc, sincère, honnête... vrai. Et il m'a semblé que c'est ce qui m'a été donné à lire ici. Le délit de sale gueule semble avoir encore de beaux jours devant lui... 
(2) Parfois sans avoir lu Le Consentement ni même cherché à se renseigner davantage sur la question. À une époque où l'on entend nombre de voix louant les bienfaits de « la libération de la parole », puisque c'est ainsi qu'on prononce « dire » aujourd'hui.
(3) Voir note (1). En outre, je n'ai jamais lu une seule ligne de G. si ce n'est celles qui se sont évadées dans la presse dernièrement et d'autres trouvées dans le livre de Vanessa Springora.
(4) Du cadre de la famille jusqu'à celui d'un pays et dans une écrasante majorité. Les enfants n'ont que les adultes en exemples à ce qu'ils peuvent devenir. Pourquoi donc iraient-ils se comporter autrement que ce qu'ils ont sous les yeux ? Pourquoi n'écarquilleraient-ils pas les mirettes pour bien saisir toutes les nuances des paillettes qu'ils voient miroiter en permanence dans les pupilles des « grands » ?
(5) Cette bonne vieille « Nature Humaine » étant ce qu'elle est, que peut-on faire d'autre que s'en protéger ? (6) Mais qui est l'humain au juste ? C'est Vanessa Springora ou c'est ce porc de G. ?
(6) Ici, il s'agit de sexe, mais ailleurs ? On met un numéro de téléphone (pas toujours gratuit) pour répondre aux « rugosités » de la vie. On conseille de ne pas venir à la manif si on ne veut pas se prendre un CRS dans la gueule. Mais je m'égare...

2 commentaires:

  1. Le livre de Camille Kouchner,devrait rejoindre celui de Springora.
    D’accord avec votre chronique complètement.

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    Réponses
    1. Merci pour cette indication, j'en prends bonne note et espère trouver le courage de le lire.

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