Dogs of War (2017)
éd. Denoël, Lunes d'Encre, 2019
trad. Henry-Luc Planchat, couv. Aurélien Police
éd. Denoël, Lunes d'Encre, 2019
trad. Henry-Luc Planchat, couv. Aurélien Police
Je m'appelle Rex. Je suis un bon chien.
Rex est un bon chien. C'est un biomorphe, un animal génétiquement modifié, armé de fusils-mitrailleurs de très gros calibre et doté d'une voix synthétique créée pour instiller la peur. Avec Dragon, Miel et Abeilles, son escouade d'assaut multiforme, il intervient sur des zones de combat où les humains ne peuvent se risquer.
Rex est un bon chien. Il obéit aux ordres du Maître, qui lui désigne les ennemis. Et des ennemis, il y en a beaucoup. Mais qui sont-ils réellement ? Se pourrait-il que le Maître outrepasse ses droits ? Et si le Maître n'était plus là ?
Rex est un bon chien. Mais c'est surtout une arme de guerre hautement mortelle. Que se passerait-il s'il venait à se libérer de sa laisse ?
Après les araignées du futur lointain de Dans la toile du temps, Adrian Tchaikovsky crée un personnage de chien intelligent aussi dangereux qu'attachant. Il met ainsi en lumière les conséquences, notamment éthiques, des recherches en biotechnologie.
Rex est un bon chien. C'est un biomorphe, un animal génétiquement modifié, armé de fusils-mitrailleurs de très gros calibre et doté d'une voix synthétique créée pour instiller la peur. Avec Dragon, Miel et Abeilles, son escouade d'assaut multiforme, il intervient sur des zones de combat où les humains ne peuvent se risquer.
Rex est un bon chien. Il obéit aux ordres du Maître, qui lui désigne les ennemis. Et des ennemis, il y en a beaucoup. Mais qui sont-ils réellement ? Se pourrait-il que le Maître outrepasse ses droits ? Et si le Maître n'était plus là ?
Rex est un bon chien. Mais c'est surtout une arme de guerre hautement mortelle. Que se passerait-il s'il venait à se libérer de sa laisse ?
Après les araignées du futur lointain de Dans la toile du temps, Adrian Tchaikovsky crée un personnage de chien intelligent aussi dangereux qu'attachant. Il met ainsi en lumière les conséquences, notamment éthiques, des recherches en biotechnologie.
Pour ce second roman publié en France, (1) Tchaikovsky déplace son point de vue autour des nombreux thèmes qui lui sont chers. (2)
En effet, s'il commence brutalement par un récit de guerre, le roman se penche assez rapidement sur des questions complexes, éthiques et juridiques, usant de plusieurs points de vue pour mieux les cerner. Étant spécialisé dans le droit et juriste après des études de psychologie et de zoologie, l'auteur semble avoir tout en main pour aborder ces sujets, faisant de Chiens de guerre, roman somme toute assez court, un très riche moment de lecture pour qui s'intéresse un peu aux évolutions biotechnologiques, entre autres choses.
Au-delà de ces nombreux aspects, il m'a également semblé qu'Adrian Tchaikovsky s'interrogeait énormément au sujet de la pertinence et de la légitimité des ordres reçus d'une chaîne de commandement, de l'importance d'analyser par soi-même les contextes et les situations afin de mieux définir les motivations dont découlent ces ordres.
Bref, de se poser une ou deux paires de questions avant de hocher la tête avec enthousiasme, de dire « chef, oui chef ! » et de courir exécuter l'ordre donné en ne ressentant que le plaisir de le faire puisque c'est ce que l'on attend de vous.
Si Rex aime exécuter les ordres donnés par le Maître, c'est parce qu'il est un (bon) chien. Pour lui, remettre ces ordres en question, par nature, (3) c'est au mieux... compliqué sinon impossible. Cependant, sauf erreur de ma part, un grand nombre d'humains n'agissent pas différemment de Rex, certains par amour, d'autres pour de multiples raisons.
Adrian Tchaikovsky s'emploie d'ailleurs à humaniser son personnage tout au long du roman, brouillant les frontières afin de poser une question essentiellement humaine : est-il préférable de suivre un ordre après analyse plutôt que celui qui le donne sans chercher à savoir pourquoi ?
(1) Le premier, Dans la toile du temps, racontant une autre histoire et dont la suite devrait « prochainement » sortir chez le même éditeur (j'ai hâte !).
(2) J'emprunte la citation qui suit au camarade Apophis qui s'exprime bien mieux que moi (ici) à ce sujet. (Merci !) « Les thématiques balayées sont nombreuses et profondes, depuis les droits des intelligences non-humaines jusqu'à la responsabilité du créateur envers sa créature, en passant par la coexistence de divers types d'êtres pensants sur la même planète. Bref, pour qui connaît Tchaikovsky, une bonne partie du cocktail très réussi de [Dans la toile du temps]. »
(3) Une nature décuplée par des implants et une chaîne hiérarchique artificiellement renforcée chez Rex.
En effet, s'il commence brutalement par un récit de guerre, le roman se penche assez rapidement sur des questions complexes, éthiques et juridiques, usant de plusieurs points de vue pour mieux les cerner. Étant spécialisé dans le droit et juriste après des études de psychologie et de zoologie, l'auteur semble avoir tout en main pour aborder ces sujets, faisant de Chiens de guerre, roman somme toute assez court, un très riche moment de lecture pour qui s'intéresse un peu aux évolutions biotechnologiques, entre autres choses.
Au-delà de ces nombreux aspects, il m'a également semblé qu'Adrian Tchaikovsky s'interrogeait énormément au sujet de la pertinence et de la légitimité des ordres reçus d'une chaîne de commandement, de l'importance d'analyser par soi-même les contextes et les situations afin de mieux définir les motivations dont découlent ces ordres.
Bref, de se poser une ou deux paires de questions avant de hocher la tête avec enthousiasme, de dire « chef, oui chef ! » et de courir exécuter l'ordre donné en ne ressentant que le plaisir de le faire puisque c'est ce que l'on attend de vous.
Si Rex aime exécuter les ordres donnés par le Maître, c'est parce qu'il est un (bon) chien. Pour lui, remettre ces ordres en question, par nature, (3) c'est au mieux... compliqué sinon impossible. Cependant, sauf erreur de ma part, un grand nombre d'humains n'agissent pas différemment de Rex, certains par amour, d'autres pour de multiples raisons.
Adrian Tchaikovsky s'emploie d'ailleurs à humaniser son personnage tout au long du roman, brouillant les frontières afin de poser une question essentiellement humaine : est-il préférable de suivre un ordre après analyse plutôt que celui qui le donne sans chercher à savoir pourquoi ?
(1) Le premier, Dans la toile du temps, racontant une autre histoire et dont la suite devrait « prochainement » sortir chez le même éditeur (j'ai hâte !).
(2) J'emprunte la citation qui suit au camarade Apophis qui s'exprime bien mieux que moi (ici) à ce sujet. (Merci !) « Les thématiques balayées sont nombreuses et profondes, depuis les droits des intelligences non-humaines jusqu'à la responsabilité du créateur envers sa créature, en passant par la coexistence de divers types d'êtres pensants sur la même planète. Bref, pour qui connaît Tchaikovsky, une bonne partie du cocktail très réussi de [Dans la toile du temps]. »
(3) Une nature décuplée par des implants et une chaîne hiérarchique artificiellement renforcée chez Rex.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire