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dimanche 13 septembre 2020

Je t'aime à la philo

Olivia Gazalé : Je t'aime à la philo
- Quand les philosophes parlent d'amour et de sexe
éd. Le Livre de Poche, couv. Studio LGF, 2020

Qu'est-ce qu'un coup de foudre ? Peut-on promettre la fidélité éternelle ? Le mot amour a-t-il le même sens pour l'homme et pour la femme ?
Ce livre est le premier à répondre à ces questions en croisant la philosophie et la littérature, l'histoire, la sociologie et la biologie. Empruntant à chaque auteur ce qu'il a apporté de décisif sur le sujet, il fait dialoguer Platon et Nietzsche, Schopenhauer et Stendhal, Descartes et Freud, Sartre et Beauvoir... Olivia Gazalé nous guide pas à pas dans ce labyrinthe amoureux.
Un point de vue moderne, un ton enlevé illuminent cet ouvrage indispensable à ceux qui souhaitent se réapproprier le questionnement le plus essentiel de leur vie.
Avec la même minutie, le même sérieux, le même humour et le même brio dont elle fera preuve pour son second essai, (1) Olivia Gazalé s'emploie donc ici à faire le point sur... Sur quoi, au fait ? Qu'est-ce donc que l'amour ?
À cette question incontournable, si le Larousse tente de répondre de manière exhaustive, c'est à mon sens bien tristement qu'il le fait encore de nos jours puisque le premier sens qu'il attribue à ce mot est celui d'un « mouvement de dévotion qui porte un être vers une divinité », (2) la fort peu précise « inclination  d'une personne pour une autre » n'arrivant, bien essoufflée, qu'en quatrième position. C'est pourtant à cette dernière « définition » que s'intéresse la philosophe qui, toujours en s'appuyant sérieusement sur ce qui a pu se dire et s'écrire sur la question dans différentes disciplines, tente de faire le point. (3)
Une tâche ô combien difficile tant cet « amour » a fait couler d'encre, chacun essayant à sa manière de cerner tant bien que mal ce que peuvent signifier ces tempêtes de sensations et de sentiments qu'éprouvent les êtres humains eux-mêmes encore bien mal définis. Et c'est à mes yeux plutôt brillamment qu'elle parvient à le faire, en pesant ses mots mais visiblement avec une grande sincérité, n'hésitant pas à donner son propre avis ni à conclure son ouvrage par une proposition qui peut donner du sens à cet « amour » qui n'en a jusqu'ici guère fait preuve, quel que soit l'angle dans lequel on l'observe.
Cependant, il reste une chose qui n'en a guère (4) et que l'autrice ne commente pas assez à mon goût : cette différence de point de vue que paraissent avoir, de part et d'autre de la tranchée, les femmes et les hommes. Cette chose, que semblait également penser Nietzsche, est exprimée de la manière suivante : « L'homme, poursuit Beauvoir, peut parfois être un amant passionné, il n'est pour autant jamais un "grand amoureux". Même s'il tombe à genoux devant sa maîtresse, il reste un "sujet souverain". La femme aimée n'est qu'une "valeur parmi d'autres" ; il veut l'intégrer à sa vie, non y engloutir son existence entière. "Pour la femme au contraire, l'amour est une totale démission au profit d'un maître". » (5)
En effet, si l'on veut que cela ait du sens, il faudrait tout d'abord définir de manière rigoureuse ce que l'on désigne par « homme » et par « femme ». Existe-t-il un gabarit, autre qu'« éducatif » et massivement répandu, capable de certifier que « celle-ci est une femme » et que « celui-ci est un homme » ? Parce que, à mon sens, la palette est foutrement (6) plus riche et complexe que cela, l'anima et l'animus (7) chers à Jung semblant indiquer de sérieuses pistes pour s'en convaincre. Si l'on tient compte du plus féminin des hommes et de la plus masculine des femmes (quelle que soit la représentation qu'on s'en fait), ça devient un tantinet... compliqué. D'autant plus que, si les femmes semblent vouloir de plus en plus « taper du poing sur la table », avec raison, les hommes n'ont jamais cessé de le faire puisque c'est ce que l'on attend d'eux. Et, prudemment, puisque c'est ce qu'on attend de lui, autant montrer ça, même si c'est tout aussi faux que compréhensible. Quant à se dire « féminin » aujourd'hui lorsqu'on est un homme, malheureusement, ça peut valoir très cher. (8)
Mais je m'égare et je pourrais parler durant des heures de ces sujets que je trouve tout aussi captivants que les ouvrages d'Olivia Gazalé.
Un troisième est-il prévu ou en cours ? Je l'espère vivement.

(1) Le Mythe de la virilité (2019 pour sa version poche).
(2) Alors que l'on peut très bien se contenter d'aimer son chat ou la confiture de fraise tout en n'ayant rien à foutre de Dieu (ou même de son prochain, quel qu'il soit).
(3) Mais elle n'évacue évidemment pas ce « mouvement de dévotion », le nombre d'écrits traitant de ce « sujet » rendant ce dernier inévitable et très loin d'être passé de mode. En revanche, nous n'apprenons rien ici sur les chats ou les confitures.
(4) De sens, tout du moins pour moi.
(5) Pages 204 et 205.
(6) J'avais parié avec moi-même que je placerai ce mot dans ce billet. Je me dois donc une bière.
(7) Qui ne sont pas dans un bateau mais désignent la part de féminité présente chez l'« homme » et la part de masculinité présente chez la « femme ». Ce qui donne un relief nouveau et intéressant au paysage, sans oublier que l'humanité a pu constater l'existence d'autres configurations sexuelles. La question de genre est également abordée dans l'ouvrage d'Olivia Gazalé mais celui-ci s'appuyant principalement sur d'anciens écrits, elle n'est pas centrale. Là où je veux en venir, c'est que, à mes yeux, le plus féminin ou non des hommes (faudrait donner le degré de féminité, aussi ?) peut tout aussi bien aimer de cette manière totale que Beauvoir attribue aux « femmes » tandis que la plus masculine ou non des femmes peut tout aussi bien s'en montrer incapable. Et cela n'indique absolument rien sur la nature de l'être humain qu'elles et ils vont aimer (ce dont, personnellement, je me contrebalance, il me suffit de les voir s'aimer quand c'est le cas pour que je sois content). (Et ma mère disait : « Si tu es content, c'est le principal. Tant que ça ne fait de tort à personne. »). Bref, l'encre n'a pas fini de couler... Et, de manière affligeante, le sang non plus.
(8) Je suggère de donner à « cher » le sens qu'on voudra.

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