- Un piège pour les deux sexes
éd. Pocket, couv. Arno Breker, 2019
éd. Pocket, couv. Arno Breker, 2019
Et si, comme les femmes, les hommes étaient depuis toujours victimes du mythe de la virilité ? Pour asseoir sa domination sur le sexe féminin, l'homme a, dès les origines de la civilisation, théorisé la hiérarchie des sexes en faisant de la supériorité mâle le fondement de l'ordre social, religieux et sexuel. Un discours fondateur qui n'a pas seulement postulé l'infériorité essentielle de la femme, mais aussi celle de l'autre homme (l'étranger, le « sous-homme », le « pédéraste », « l'impuissant »...). Historiquement, ce mythe de la virilité a ainsi légitimé la minoration de la femme et l'oppression de l'homme par l'homme. Depuis un siècle, ce modèle de la toute-puissance guerrière, politique et sexuelle est en pleine déconstruction, au point que certains esprits nostalgiques déplorent une « crise de la virilité ».
Cependant si la virilité est aujourd'hui un mythe crépusculaire, il ne faut pas s'en alarmer, mais s'en réjouir. Car la réinvention actuelle des masculinités n'est pas seulement un progrès pour la cause des hommes, elle est l'avenir du féminisme.
Cependant si la virilité est aujourd'hui un mythe crépusculaire, il ne faut pas s'en alarmer, mais s'en réjouir. Car la réinvention actuelle des masculinités n'est pas seulement un progrès pour la cause des hommes, elle est l'avenir du féminisme.
Après avoir été séduit par les propos d'Olivia Gazalé (1) sur ce mythe qu'elle s'emploie à démonter méthodiquement, la lecture de cet essai confirme que ce dernier mériterait de prendre tout autant d'importance que celui-ci (2). Chez tout le monde.
D'une manière précise, sans indulgence et parfois avec humour alors que le sujet ne s'y prête pas, l'autrice décrit minutieusement les différentes étapes qui ont piégés les femmes et les hommes dans une compétition qui impose à chacun(e) des croyances et des actes qui ne relèvent que de l'absurde sinon de l'obscurantisme. Le ton employé par Olivia Gazalé, s'il n'allège pas le sujet abordé, permet de lire son ouvrage jusqu'au bout.
Sur une très large période, (3) l'autrice observe cette propension de l'homme à exploiter ses congénères, cite un grand nombre d'écrits qu'elle source abondamment et décortique les rouages de tous les comportements humains en tentant d'y trouver un sens. Et... en un sens, ça en a un puisque ça confirme que ça n'en a pas. (4)
Si les déjà convaincu(e)s ou certain(e)s qui se seraient interrogé(e)s sur cette question de « ce qui fait » les femmes et les hommes n'apprendront rien de vraiment nouveau, elles et ils pourront tout au moins se mettre à jour. Les déjà convaincu(e)s du contraire ou d'éventuel(le)s grincheux(euses) plus ou moins énervé(e)s, quant à elles et eux, y trouveront de quoi.
Cependant, aussi grand soit le soulagement de constater que certaines personnes sont convaincues par les idées défendues ici, il semble que le « combat » (hum...) est encore bien loin d'être gagné, l'observation du monde actuel poussant franchement à craindre le contraire. (5)
S'il provoque l'envie sérieuse de se plonger dans les nombreux ouvrages cités par l'autrice, celle de se procurer son premier livre est, elle, évidente.
(6)
(1) On peut l'entendre dans cette émission et dans cette conférence (déroulez), merci France Cul.
(2) Olivia Gazalé écrit d'ailleurs (page 433) : « L'éducation, tout est là, en effet. » Madame Belotti n'en disait pas moins !
(3) En gros, du « début » à la « fin ». De cette lointaine époque où le monde était perçu comme « magique » (ou bien « ensorcelé ») à aujourd'hui (qui ne nous voit pas beaucoup plus avancé(e)s, à vrai dire).
(4) Afin d'éviter toute confusion : je veux dire que ce sont les comportements humains qui n'ont pas de sens, pas le livre d'Olivia Gazalé.
(5) Il y a quelques jours, la radio confirmait quelques craintes quant à certaines conséquences provoquées par le confinement imposé aux populations : les dépôts de plainte pour violences ont augmenté de 30%. Et on s'amuse et on rigole, diraient certain(e)s.
(6) Tout au long de ce livre, j'ai pensé réécouter cette chanson de Barbara dans laquelle elle cause des hommes qui chialent. Après lecture et après recherche, je n'ai pas retrouvé cette chanson. L'ai-je rêvée ? Est-elle de quelqu'un(e) d'autre ? Quelqu'un(e) a-t-elle ou il rêvé comme moi cette chanson et saurait me l'indiquer ?
D'une manière précise, sans indulgence et parfois avec humour alors que le sujet ne s'y prête pas, l'autrice décrit minutieusement les différentes étapes qui ont piégés les femmes et les hommes dans une compétition qui impose à chacun(e) des croyances et des actes qui ne relèvent que de l'absurde sinon de l'obscurantisme. Le ton employé par Olivia Gazalé, s'il n'allège pas le sujet abordé, permet de lire son ouvrage jusqu'au bout.
Sur une très large période, (3) l'autrice observe cette propension de l'homme à exploiter ses congénères, cite un grand nombre d'écrits qu'elle source abondamment et décortique les rouages de tous les comportements humains en tentant d'y trouver un sens. Et... en un sens, ça en a un puisque ça confirme que ça n'en a pas. (4)
Si les déjà convaincu(e)s ou certain(e)s qui se seraient interrogé(e)s sur cette question de « ce qui fait » les femmes et les hommes n'apprendront rien de vraiment nouveau, elles et ils pourront tout au moins se mettre à jour. Les déjà convaincu(e)s du contraire ou d'éventuel(le)s grincheux(euses) plus ou moins énervé(e)s, quant à elles et eux, y trouveront de quoi.
Cependant, aussi grand soit le soulagement de constater que certaines personnes sont convaincues par les idées défendues ici, il semble que le « combat » (hum...) est encore bien loin d'être gagné, l'observation du monde actuel poussant franchement à craindre le contraire. (5)
S'il provoque l'envie sérieuse de se plonger dans les nombreux ouvrages cités par l'autrice, celle de se procurer son premier livre est, elle, évidente.
(6)
(1) On peut l'entendre dans cette émission et dans cette conférence (déroulez), merci France Cul.
(2) Olivia Gazalé écrit d'ailleurs (page 433) : « L'éducation, tout est là, en effet. » Madame Belotti n'en disait pas moins !
(3) En gros, du « début » à la « fin ». De cette lointaine époque où le monde était perçu comme « magique » (ou bien « ensorcelé ») à aujourd'hui (qui ne nous voit pas beaucoup plus avancé(e)s, à vrai dire).
(4) Afin d'éviter toute confusion : je veux dire que ce sont les comportements humains qui n'ont pas de sens, pas le livre d'Olivia Gazalé.
(5) Il y a quelques jours, la radio confirmait quelques craintes quant à certaines conséquences provoquées par le confinement imposé aux populations : les dépôts de plainte pour violences ont augmenté de 30%. Et on s'amuse et on rigole, diraient certain(e)s.
(6) Tout au long de ce livre, j'ai pensé réécouter cette chanson de Barbara dans laquelle elle cause des hommes qui chialent. Après lecture et après recherche, je n'ai pas retrouvé cette chanson. L'ai-je rêvée ? Est-elle de quelqu'un(e) d'autre ? Quelqu'un(e) a-t-elle ou il rêvé comme moi cette chanson et saurait me l'indiquer ?
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