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jeudi 19 juillet 2012

Gagner la guerre

Jean-Philippe Jaworski : Gagner la guerre
(2009)
éd. Gallimard, Folio SF, 2011
couv. Hervé Leblanc

« Gagner la guerre, c'est bien joli, mais quand il faut partager le butin entre les vainqueurs, et quand ces triomphateurs sont des nobles pourris d'orgueil et d'ambition, le coup de grâce infligé à l'ennemi n'est qu'un amuse-gueule. C'est la curée qui commence. On en vient à regretter les bonnes vieilles batailles rangées et les tueries codifiées selon l'art militaire. Désormais, pour rafler le pactole, c'est au sein de la famille qu'on sort les couteaux. Et il se trouve que les couteaux, justement, c'est plutôt mon rayon... »
Gagner la guerre est le premier roman de Jean-Philippe Jaworski. On y retrouve avec plaisir l'écriture inimitable de l'auteur de Janua Vera et don Benvenuto, personnage aussi truculent que détestable. Le livre a obtenu en 2009 le prix du Premier Roman de la région Rhône-Alpes et le prix des Imaginales du meilleur roman français de fantasy.
Après la réussite qu'était Janua Vera, ce premier roman de Jean-Philippe Jaworski nous confirme un auteur difficilement contournable et offre bien d'autres éléments que la qualité et la précision de son écriture pour s'en convaincre. Par l'entremise de don Benvenuto, (1) personnage central du roman, Gagner la guerre nous ramène dans le Vieux Royaume trop brièvement aperçu précédemment et se penche avec beaucoup de précision sur l'un de ses aspects : les luttes de pouvoirs et les intrigues politiques qui déchirent violemment Ciudalia et plus généralement la République dont elle est la Capitale, au lendemain d'une victoire guerrière en Royaume de Ressine.
Si le brio de Jean-Philippe Jaworski, la complexité des ses intrigues et les nombreux rebondissements pourraient faire à eux seuls de Gagner la guerre un excellent roman, c'est à don Benvenuto que revient principalement (2) l'estime que je porte à l'ouvrage. A la truculence du bonhomme, bien sûr, (3) en cela je me range à l'avis unanime de la critique, mais pas uniquement. Seul narrateur de cette histoire, don Benvenuto nous offre l'autre facette de son expression : l'écriture. Et c'est à travers cette expression écrite, par cette transcription d'un regard très cynique et non moins lucide qu'il pose sur les êtres et les choses, que la complexité et les fortes contradictions du personnage se dévoilent peu à peu et finissent par s'imposer. A l'inverse de tant de personnages manichéens croisés dans la fantasy, l'assassin n'est pas loin de se révéler l'un des plus humains du roman. (4) C'est, à mon sens, ce qui parvient à insuffler à ces presque mille pages une telle profondeur. Celle de don Benvenuto.

(1) Assassin notoire rencontré dans la nouvelle « Mauvaise donne » du recueil Janua Vera qui préludait le présent roman.
(2) Mais aussi aux réflexions, interrogations et autres allusions savamment distillées qui élargissent les contours du roman et ceux de certains personnages, faisant du contenu de Gagner la guerre un objet plus vaste que son contenant... déjà imposant !
(3) Cette truculence qui, à défaut de le rendre sympathique aux yeux des lecteurs, le « sauve » malgré les épithètes dont tous l'affublent : raclure, salaud, enfoiré, fornicateur, paillard, ivrogne, tricheur, et j'en passe...
(4) Oui, je sais. Mais la gouaille seule du gaillard ne suffit pas à expliquer que les lecteurs... l'aiment bien.

2 commentaires:

  1. Pas accroché à ce livre, à cause de mon ras-le-bol général de ces derniers temps sur la fantasy et son côté machiste. J'ai lâché le truc après 100-200 pages...
    Tout ça pour dire que, de mon côté, je n'ai pas du tout aimé le personnage principal. Je suis l'exception qui confirme la règle? ;-p

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  2. Salut Cachou,

    Non, je ne pense pas. Si tout le monde s'entend pour dire que la gouaille du bonhomme lui a plu, lui-même n'a franchement pas bonne presse.
    Seulement, Benvenuto peint son propre portrait tout au long du roman. Et encore, la dernière page tournée, le tableau est loin d'être complet et, bien qu'extrêmement bavard, il garde une certaine pudeur en ce qui le concerne. 200 pages sont loin de te donner ne serait-ce qu'un aperçu du bonhomme, une grande place étant faite à l'introspection un peu plus loin. Superficiellement, Benvenuto n'est pas intéressant. (Mais qui est intéressant de cette manière-là, que ce soit dans les livres ou dans la vraie vie ?) En poursuivant la lecture, il est tout simplement impossible de manquer les blessures, les erreurs et les directions prises par un homme brisé dont le but principal et avoué est des plus terre-à-terre : survivre.
    Je n'excuse pas Benvenuto. Je dis qu'il est l'un des personnages les plus humains, les plus complexes (preuve en est : le style d'écriture qu'il développe et le langage qu'il utilise pour montrer à tout le monde l'image de lui-même qu'il souhaite) et les plus crédibles que j'ai pu croiser dans la Fantasy. Et que c'est pour cela que le personnage est apprécié. (Mais je peux me tromper, hein... J'aurais dû appeler le blog comme ça plutôt que zikSF.)
    Pour ce qui est du genre lui-même, je te comprends parfaitement, la Fantasy me tombant des mains depuis bien dix ans à l'exception de Guy Gavriel Kay et, "très récemment", Jaworski.
    Maintenant, au vu du "modèle de société" pris par les romans du genre, une Fantasy pas machiste... Mais je comprends. (As-tu lu Kay ? Les nanas occupent des places plutôt imposantes, chez lui.)

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