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mercredi 6 novembre 2019

La Fin du rêve

Philip Wylie : La Fin du rêve
The End of the Dream (1972)
éd. Le Livre de Poche, 1979
trad. Bruno Martin, couv. Gérard Ruffin

En cet été 2023, 90 p. 100 de la population a péri. Et il ne reste guère d'espoir pour les survivants. Oh ! non, il n'y a pas eu de conflit généralisé. La bombe, les gaz ou les virus n'ont pas été nécessaires.
Dès 1970, tout était joué. Tout s'est enchaîné puis déchaîné. Dès 1970, les pétroliers n'ont pas cessé de polluer les océans et les mers. Les rivières recueillaient chaque jour de nouveaux effluents toxiques. La Méditerranée agonisait. Les usines ne parvenaient plus à traiter les ordures. Les centrales ne savaient plus où mettre leurs déchets. Les lacs mouraient, les saisons devenaient folles. Dès 1970, le scénario était irréversible.
Ce livre totalement effrayant est le constat à la fois minutieux et convaincant du dernier demi-siècle de l'homme. Un livre testament qui, selon la critique américaine, doit être lu par tous ceux qui s'intéressent à la vie.
Ben oui, la question de l'écologie n'a pas commencé avec Greta...
Pour qu'un tel roman voie le jour en 1972, j'ai le sentiment que sa réflexion et ses inquiétudes reposent bel et bien sur quelque chose qui lui a précédé (de combien ? Dix, vingt ans ?). Il semble que ce soit effectivement le cas, si j'en crois l'avis (1) de Jean-Pierre Andrevon, puisque ce livre s'appuie principalement sur « les ouvrages de l'écologiste Barry Commoner »Qualifié de « froid et sans passion » et de « terrifiant de réalisme » par le même critique, le livre de Philip Wylie est en effet pénible à lire, surtout de nos jours, puisqu'il donne, à peu près à chacun de ses paragraphes, l'impression de lire l'actualité quotidienne de 2019. (2)
Il n'en demeure pas moins que, à mon sens, beaucoup de personnes gagneraient à le lire, principalement celles qui jouent à l'autruche ou, pire, augmentent et défendent leurs ressources monétaires à n'importe quel prix (!). Au moins, comprendraient-elles (3) que les colères de Greta Thunberg, cette jeune et courageuse dame, reposent elles aussi sur quelque chose qui leur a précédé. (4)
Une bonne chose que cette jeune dame soit née à notre époque, dans un endroit où elle peut encore s'exprimer. Plus tôt ou ailleurs, elle aurait atteint le bûcher bien avant la moindre assemblée nationale. Pour autant, si je ne connais pas d'autres objectifs à son action que ceux qu'elle déclare, je lui souhaite de tout cœur de survivre à cette tempête de merde (5) qu'elle ne mérite pas. Elle aura tout de même eu une réponse partielle à l'une de ses questions : visiblement, certains ont honte, au point d'en avoir l'écume aux lèvres.
Sera-t-elle écoutée ? Obtiendra-t-elle l'ombre de l'ombre d'un semblant de dialogue ? Je ne le pense pas, bien que je l'espère. (6) Si l'on pouvait demander aujourd'hui son avis sur la question à Philip Wylie, (7) peut-être se contenterait-il de nous renvoyer, avec une larme au coin de l'œil et un long soupir las, à son roman ? (8)
Comme le chantait l'autre Belge : « Faut vous dire, Monsieur, que chez ces gens-là, on ne cause pas, Monsieur, on ne cause pas... On compte. »

(1) Ici, en bas.
(2) « Coïncidence : le même jour, le ministère de la Transition écologique publiait le rapport dans lequel, tous les quatre ans, il dresse l'état des lieux de l'environnement. C'est accablant. Il n'y a pas que l'air pollué. Il n'y a pas que la biodiversité, avec 18 % des espèces évaluées par les scientifiques éteintes ou menacées, et les habitats naturels massivement dégradés. Il y a aussi les eaux souterraines bourrées de pesticides, de nitrates, de médicaments, de perturbateurs endocriniens. Et les émissions de CO2, qui pulvérisent les scores : 4,9 tonnes par an et par habitant, alors qu'il ne faudrait pas dépasser 2.8 tonnes pour tenir l'objectif (pourtant timide) du Giec. » (Le Canard enchaîné, mercredi 30 octobre 2019, pardon pour cet emprunt.)
(3) Oui, gardons espoir ! Hum...
(4) « Quand le sage désigne la Lune... », patin couffin.
(5) Au lendemain de la rédaction de ce billet, je découvre celui-ci. Allez zou, faut que je passe à la douche, j'ai plein de gerbe sur mon pull...
(6) On a les contradictions qu'on peut...
(7) John Brunner s'amuse également, dans la préface à ce livre, à prêter ses mots à l'auteur, de la manière suivante : « Oui, j'ai bien dit, et je répète encore plus fort : VOTRE FAÇON DE FAIRE LE MONDE. Comme vous continuez à le faire. Si vous avez l'âge de lire ces caractères d'imprimerie, vous êtes assez grand garçon pour porter, au moins en partie, la responsabilité du merdier dans lequel nous pataugeons. Je crois que c'est là ce que Wylie aurait aimé vous dire lui-même. Sinon, il n'aurait pas écrit un livre comme celui-ci juste au terme de sa vie. » (Quel grossier personnage !)
(8) « Naturellement, en 1970, le public n'avait pas saisi cette simple évidence que son intérêt subit pour le nettoyage de son environnement était en conflit direct avec les marchandises, services ou produit national brut qu'il achetait ou utilisait à une cadence sans cesse croissante, qu'il n'avait d'ailleurs aucune intention de freiner. »

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