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mercredi 7 septembre 2011

Le Frère des dragons

Charles Sheffield : Le Frère des dragons
Brother to Dragons (1992)
éd. Le Livre de Poche, 1999
trad. Guy Abadia, couv. Manchu

Job Napoléon Salk, né dans le ruisseau d'une Amérique ravagée par la crise économique et la pollution, en proie à la tyrannie des Princes, a appris à survivre en enfer.
Bonne école pour la Dent du Nebraska. Une zone où l'on entasse les déchets chimiques et nucléaires de tout un continent.
Et où l'on déporte les scientifiques, réputés responsables du désastre écologique, la Grande Cassure.
Dell, factotum des Princes, veut savoir ce que l'on y mijote.
Quel meilleur agent que Job envoyer sur ce tas de fumier ?
Charles Sheffield étant lui-même scientifique, rien d'étonnant à ce que cette discipline soit au centre de ses romans, ainsi que l'amalgame facile qui fait des scientifiques et du progrès le premier des coupables lorsque les choses dérapent. (1)
Mais ici, même si la sympathie bien compréhensible qu'éprouve Sheffield pour sa discipline reste évidente, c'est bel et bien de sociologie dont il nous parle. Job, le personnage principal du roman, n'est pas un scientifique et permet à l'auteur de poser un regard objectif sur les deux pôles qui s'y affrontent : les scientifiques et les dirigeants tyranniques.
A mon sens, dès les premières secondes de sa naissance difficile, Job incarne le hasard, cette variable enfouie dans l'immense majorité qui, indépendamment des jeux de pouvoirs, peut tout faire basculer par conviction personnelle ou sur un simple coup de tête.
Personnage rescapé, improbabilité notoire d'un bout à l'autre de cette histoire, n'ayant jamais le choix de ses actes et traînant un rôle de témoin impuissant, il devient de façon soudaine et improvisée l'incarnation du pouvoir de décision.
C'est là, (2) le véritable héros de l'histoire : le pouvoir de décision. Alors que les uns cherchent à conserver leurs privilèges, que d'autres agissent par amertume ou esprit de revanche, Job, lui, ne fait que subir et juge ce et ceux qui l'entourent à l'étalon de son existence sursitaire. Lui, entre tous, n'est pas assujetti à un mode d'existence qu'il doit protéger.
Après deux lectures, je ne parviens pas à déterminer si ses actes sont dictés par le sens de la justice. Mais, clairement, il est provoqué par l'impasse totale  qu'est la situation du monde dans lequel il vit, (3) une situation qui ne pourra évoluer qu'après un changement radical.
Son attitude, sa décision et son geste sont-ils justes ? C'est toute la force de ce roman de Sheffield : chaque lecteur en jugera en son âme et conscience... M'est avis que son souhait serait de ne voir aucun d'eux en tirer de certitudes mais un vaste sujet de réflexion permanente.

(1) Attitude on ne peut plus réaliste, malheureusement, et que l'on peut déplorer presque quotidiennement.
(2) À mon sens toujours...
(3) Et qui, de manière assez effrayante, est si proche du notre...

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