Robert Charles Wilson : Les Chronolithes
The Chronoliths (2001)
éd. Denoël Lunes d'encre, 2003
trad. Gilles Goulet, couv. Manchu
Scott Warden était là à Chumphon, Thaïlande, quand le premier chronolithe est apparu : un obélisque de plus de cent mètres de haut, d'un bleu impossible, gelant un paysage de jungle dévasté ; un monument commémorant une victoire, celle du seigneur de guerre Kuin, victoire qui n'aura lieu que dans vingt ans et trois mois. Mais qui est Kuin ? Un tyran, le sauveur d'une humanité à la dérive, un extraterrestre aux traits indubitablement asiatiques, un futur dirigeant chinois, une rumeur qui, grâce à la turbulence Tau, deviendra réalité ? Et que sont réellement ces chronolithes qui ravagent le monde ? C'est à toutes ces questions que Scott et son ancien professeur de physique, Sumalith Chopra, devront répondre, non sans avoir à parcourir le globe, de Chumphon à Jérusalem, du Mexique au Wyoming.
Bien que n'offrant pas le souffle et la démesure de Spin, ce roman valu également un prix Hugo à Robert Charles Wilson. Comme dans toutes les œuvres de l'auteur canadien, les recettes y sont les mêmes : des événements échappant au contrôle et à la compréhension des hommes surviennent, bouleversant tous les acquis et toutes les existences. Et ici aussi, Wilson se préoccupe davantage des bouleversements subis par les individus qu'il met en scène plutôt que de relater une histoire générale.
Les chronolithes destructeurs qui apparaissent tout autour du monde sont d'autant plus inaccessibles que leur créateur n'existe pas encore. Wilson reprend le déjà vieux thème du paradoxe temporel et, minutieusement, montre en main, nous entraîne vers un dénouement à l'image de ses histoires : irréfutable mais sollicitant les doutes et la réflexion quant à la perception que nous pouvons avoir de notre environnement.
Quand la pirouette du paradoxe est exécutée, comme ici, avec autant de suspens et de précision, on ne peut que s'incliner.
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