Vonda McIntyre : Le Serpent du rêve
Dreamsnake (1978)
éd. Le Livre de Poche, 1994
trad. de Jean Bailhache, couv. de Jackie Paternoster
Serpent la guérisseuse a traversé le grand désert pour soigner un enfant malade. Elle soigne avec ses serpents génétiquement modifiés.
Leurs venins peuvent prémunir ou guérir.
L'un d'eux, Sève, venu d'un autre monde, est particulièrement rare et précieux : il peut accorder le sommeil et endormir la souffrance. Et lorsqu'il est tué par un ignorant, Serpent se sent mutilée, inutile, malgré toute sa science.
Il lui faut partir à travers un monde étrange et désolé, celui du lointain avenir, en quête d'un autre serpent du rêve.
Couronné aux États-Unis par de multiples prix lors de sa publication, (1) Le Serpent du rêve ne remporte pas le succès espéré lors de sa publication en France. Possédant la caractéristique rare de chevaucher avec naturel deux genres que certains spécialistes aimeraient isoler définitivement, (2) il semble relater d'une manière belle et simple un passé lointain alors que son action se situe sans conteste dans un futur tout aussi éloigné.
Si l'auteur se contente d'effleurer les thèmes de la place et de l'acceptation de la science, la réflexion est tout de même présentée et la liberté est laissée au lecteur de s'y laisser entraîner. Mais c'est essentiellement d'humanisme dont nous parle Vonda McIntyre. Du désir d'êtres tels que Serpent de faire le bien de chacun pour améliorer l'ensemble. Un désir qui ne laisse pas de surprendre au fur et à mesure que l'on découvre le triste héritage laissé par les sociétés passées mais qui, au travers de Serpent, finit par faire son chemin dans l'esprit du lecteur puis s'impose dans toute son évidence.
Un roman qui se savoure comme on le ferait d'une eau de source fraîche et limpide. (3)
(1) Le prix Nebula tout d'abord sous sa forme de nouvelle, puis, devenu roman, de nouveau le Nebula ainsi que les prix Hugo et Locus.
(2) Science-fiction et Fantasy, les éternelles sœurs ennemies...
(3) Ce que j'ai fait deux fois à quelques vingt années d'intervalle et mon sentiment est le même bien que son origine soit sensiblement différente. Ce que l'on nomme « le recul », probablement...
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire