(2001)
éd. Gallimard Folio SF, 2009
couv. de Bruno Raymond Damasio
couv. de Bruno Raymond Damasio
2084.
Orwell est loin désormais. Le totalitarisme a pris les traits bonhommes de la social-démocratie. Souriez, vous êtes gérés ! Le citoyen ne s'opprime plus : il se fabrique. À la pâte à norme, au confort, au consensus. Copie qu'on forme, tout simplement. Au cœur de cette glu, un mouvement, une force de frappe, des fous : la Volte. Le Dehors est leur espace, subvertir leur seule arme. Emmenés par Capt, philosophe et stratège, le peintre Kamio et le fulgurant Slift que rien ne bloque ni ne borne, ils iront au bout de leur volution. En perdant beaucoup. En gagnant tout.
Premier roman, ici réécrit, La Zone du Dehors est un livre de combat contre nos sociétés de contrôle. Celles que nos gouvernements, nos multinationales, nos technologies et nos médias nous tissent aux fibres, tranquillement. Avec notre plus complice consentement. Peut-être est-il temps d'apprendre à boxer chaos debout contre le swing de la norme ?
La seule date à laquelle Damasio situe son roman est en soit un hommage au célèbre 1984 (1949), celui de George Orwell, qui dénonçait déjà les dérives de régimes totalitaires et policiers. Mais Damasio, outre son envie de ne pas sombrer dans la noirceur et le pessimisme comme l'avait fait Orwell, décrit son envie de ne plus vouloir subir. Mais subir quoi ? La question se pose aussi bien dans La Zone du dehors que dans les sociétés occidentales actuelles dites démocratiques.
Damasio dénonce l'hypocrisie de ces systèmes dont le seul véritable but est d'éviter les débordements, ainsi que l'aveuglement et le désir forcené de tranquillité des peuples. Ses héros sont des contestataires activistes qui veulent dessiller leurs semblables, quitte à faire appel à la violence (mais jusqu'où ?) pour les sortir de leur train-train quotidien.
Alain Damasio nous offre un roman d'aventures mouvementées entrelardé de réflexions philosophiques sur l'implication et les motivations de ces activistes et de l'importance d'analyser le système qui nous englobe. Il propose ensuite quelques solutions, plus ébauchées que véritablement construites, ce qui laisse au lecteur le loisir de les élargir et de les consolider. A moins qu'elles ne donnent naissance à d'autres idées encore et, qui sait, un désir de passer de la réflexion à l'action.
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