(2006)
éd. Pocket, 2010
couv. de Philippe Gady
couv. de Philippe Gady
Un vieil homme à cheval parcourt la France, vidée de ses habitants comme la totalité de la planète, à la suite d'une pandémie foudroyante quarante-cinq ans plus tôt. En chemin, il traverse des villes envahies par la végétation et peuplées d'animaux sauvages, ainsi que quelques communautés de survivants octogénaires. Au crépuscule de sa vie, égrenant ses souvenirs, il veut une dernière fois voir la mer.
Dans ce monde désert, quelques destins se croisent : une femme cherche désespérément à mettre un enfant au monde, l'équipage de la première expédition avortée vers une autre étoile atterrit en catastrophe. Mais l'existence de ces survivants n'est peut-être pas due au hasard : quel est ce météore bleu vif que les rescapés aperçoivent parfois dans le ciel ? Un espoir venu d'ailleurs ou le dernier signe de l'apocalypse ?
Andrevon a assurément longuement tourné et retourné les images et les idées qui fourmillent dans ce texte captivant. Des images qui, pour certaines, resteront très longtemps à l'esprit tant elles sont frappantes. À travers les yeux des différents protagonistes qu'il y fait évoluer, le regard que pose Andrevon sur cette Terre agonisante – principalement du point de vue humain car, ce dernier éradiqué, la nature reprend enfin son souffle – n'est ni alarmiste ni pessimiste. C'est le regard d'un homme qui constate, qui juge mais ne pointe pas du doigt, ne tire pas vraiment de conclusion mais balise néanmoins le chemin parcouru par l'espèce humaine et indique de manière bien visible les fossés à éviter. Ici, l'extinction de l'espèce n'est pas de son propre fait, mais il s'en est fallu de peu et on nous le fait bien comprendre. Le Monde enfin est, à mon avis, le chef-d'œuvre de l'auteur, Le Travail du furet occupant jusqu'ici cette place. Vingt-trois ans les séparent.
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