(1992 - Sony Music)
Né d'un père musicien, Wynton Marsalis apprend la trompette très jeune et brille rapidement pour ses talents d'interprète dans la musique classique puis se dirige sérieusement vers le jazz.
C'est au chorégraphe Garth Fagan que l'on doit cette œuvre somptueuse du trompettiste puisqu'il s'agit d'une commande.
Devant prêter sa musique à un spectacle centré sur le thème de la ville, Wynton Marsalis se fait descripteur et donne une des musiques les plus expressives du genre. Le premier morceau donne une vision d'un trafic automobile hésitant aux premières heures d'activité d'un New York des années 1920. (1) Arrêt et reprise de la circulation, coups de klaxons nerveux ou furieux, sirènes, coups de frein, bourgeoise hautaine qui traverse en toisant les conducteurs et claquant de la langue pour que Fifi avance, sifflet qui régule ou provoque le tout. Puis, la journée s'étire et l'ont assiste en accéléré à la vie quotidienne des citadins. Les terrasses, les travailleurs, les promeneurs. Et les salles de bals qui se remplissent, le charleston qui éclate, les cuivres qui se diluent dans la fumée des bars et croise les bruits de verres faisant connaissance. Le tremblement d'un blues qui se cherche sur un clavier... Puis le troitoir luisant de pluie sous les pas mal assurés du solitaire qui croise le couple amoureux sans le voir alors qu'il revient lentement chez lui. Un disque de jazz que l'on lance quelques étages plus haut. On entend même un chat miauler pas très loin... Une pause. Puis la foule bougonne qui se presse dans le métro. Et d'autres scènes. Beaucoup d'autres. (2)
On y est et toute la palette d'émotions que l'on nous décrit au creux de l'oreille devient trésor personnel. Un beau voyage et de superbes souvenirs.
Le disque peut s'écouter ici : Citi Movement.
Musiciens :
- Wessell Anderson : sax (alto)
- Wycliffe Gordon : trombone
- Herbert Harris : sax (tenor)
- Wynton Marsalis : trompette
- Eric Reed : piano
- Herlin Riley : batterie
- Marthaniel Roberts : piano
- Reginald Veal : basse
- Todd Sebastian Williams : sax (tenor et soprano)
(1) La datation des images provoquées par l'œuvre ne vient en fait que plus tard mais les écoutes suivantes font de cette date un choix évident, même pour ce premier morceau.
(2) Me relisant, je veux ôter toute confusion possible : aucun son n'étant pas joué par ce septet n'a été ajouté à cette œuvre.
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